Quatre-cent-quarante-troisième goutte
Marquée au fer rouge Initiales gravées Sur ma fesse gauche.
Le marquage est une des pratiques BDSM les plus extrêmes et franchement, je ne la recommande à personne.
Cela dit, je vous connais, vous êtes des aventurier·ères, alors autant en parler – de la façon la plus responsable dont je suis capable. (Soyez averti·es pas que je ne suis pas la personne la plus responsable au monde, j’oublie continuellement de mettre ma poubelle sur le bord de la rue la veille du jour de la collecte.)
Le marquage consiste à brûler la surface de la peau pour y apposer une marque. Cette marque peut être temporaire ou permanente, selon la gravité de la brûlure. La marque temporaire est donc le résultat d’une brûlure superficielle, qui guérit relativement vite. Une brûlure de surface bien faite commence généralement à s'estomper au bout de quelques mois ; au bout d'un an, il ne reste plus qu'une rougeur résiduelle, en fonction du type de peau. Les masochistes extrêmes adorent ce type de jeu, parce que la douleur est intense et persistante.
Le marquage permanent est beaucoup plus compliqué; ne vous lancez pas là-dedans sur un coup de tête, quand vous avez bu ou parce que vous avez vu une chouette vidéo sur les internets.
La plupart des marqueurs expérimentés travaillent avec de la tôle d'acier inoxydable qu’iels découpent et façonnent pour fabriquer des fers à marquer qui, appliqués de façon séquentielle, construisent la marque complète. Chauffée par un chalumeau au propane, la température est critique. Si elle est trop élevée, on risque de blesser des tissus musculaires ou d'abîmer la marque par une scarification trop importante. Si la température est insuffisante, la marque paraîtra faible. Touts les fers doivent être appliqués avec la même pression et la même chaleur, sinon la marque sera irrégulière. Marquer correctement une personne demande beaucoup d'habileté ; après tout, nous ne sommes pas du bétail. Et n'oubliez pas que les résultats ne sont pas aussi prévisibles que les tatouages ; vous devez vous attendre à des résultats inattendus, voire aléatoires.
Je m’adresse donc à vous, dominant·es et maître·esses : Prenez le temps de vous former correctement, apprenez votre art auprès d’un·e marqueur·euse expérimentée et ne prenez pas cette pratique à la légère ! Tout marqueur et marqueuse qui se respecte est équipé·e d’une de premiers soins complète contenant, au minimum, un antibiotique topique, un anesthésique topique, des bandages et tout ce qu’il faut pour faire des bandages. Il faut aussi être extrêmement vigilent·e en matière d’hygiène et de stérilité.
Vous savez quoi? Un jeu d’humiliation par le marquage de la peau peut aussi se faire avec un sharpie indélébile. Donnez une bonne fessée à votre partenaire, puis écrivez le message dégradant de votre choix sur la peau rougie. Vous risquez moins de problèmes et vous aurez (presque) autant de fun.
C’est du moins ce que je fais, surtout les jours où j’ai oublié la collecte des ordures.