Quatre-cent-quatre-vingt-onzième goutte
Caché un condom Poisseux dans ta longue barbe Pendant ton sommeil.
Sur le thème du jour, voici une (fausse) enquête d’opinion sur la barbe, publiée il y a une quinzaine d’années sur (feu) Les Cahiers d’Anne Archet.
La barbe
L’enquête se poursuit avec maintenant plus de cent témoignages.
#042 – Julie L, âgée de quarante-trois ans, hétérosexuelle et mariée. Acheteuse adjointe pour une chaîne nationale de boutiques de maternité. Elle se dit particulièrement fière de ses yeux verts et de ses seins ronds et fermes qu’elle s’est fait refaire à l’automne. Elle aime le scrapbooking, la cuisine thaï et les relations anales.
« Je crois que la barbe est très virile. Mon mari en a une très fournie, très douce. J’adore sa caresse contre ma peau nue. »
#018 – Jean T, âgé de vingt-six ans, homosexuel, en couple depuis trois ans. Comédien, pour le moment entre deux productions. Il s’intéresse aux questions environnementales et aux liens entre la sexualité et la conscience sociale. Il pratique le cyclotourisme, l’œnologie et la fellation.
« Selon mon expérience, la barbe est le signe d’une virilité qui se cherche. Elle est portée par des hommes ambivalents face à leur nature animale, primitive. Personnellement, j’aime les joues bien lisses, si vous voyez ce que je veux dire, heh heh heh… »
#071 – Sylvie P, âgée de trente-neuf ans, bisexuelle, célibataire. Consultante en technologie et entraîneur de chevaux à temps partiel. Elle consacre la plupart de ses soirées d’été à visiter les bars et les parcs de la ville à la recherche de rencontres sexuelles, préférablement violentes. Elle aime la douleur et la vulnérabilité, ainsi que les hommes et les femmes capables d’aspirer son âme à travers son vagin pendant qu’elle jappe au clair de lune. Sylvie explique ce comportement par le fait qu’elle est vierge. Elle n’a toutefois pas mentionné son ascendant.
« La barbe, ça couvre le visage d’un homme, tu vois. Je veux être capable de voir qui est en train de me baiser. »
#066 – Josée P, âgée de trente-sept ans, lesbienne, sous chef de cuisine à La moule joyeuse. Elle est mariée depuis peu à une femme qu’elle connaît depuis son enfance. Insomniaque, elle contemple les étoiles à travers la fenêtre de sa chambre pendant des heures en écoutant la respiration de son épouse, en se demandant si la vie se résume vraiment à tout cela.
« Ça dépend de quel orifice elle coule, hi hi hi ! Euh… Quoi ? Oh, désolée, j’ai cru que vous disiez la bave. Dans ce cas, je n’ai pas d’opinion. »