Petite cochonne Qui attend le méchant loup Badine à la main.
Sur ce thème, voici la fin des «Trois petites cochonnes», extrait des Contes à faire rougir les petits chaperons de Jean-Pierre Enard.
Battu, humilié, injurié, rossé, fouetté, brûlé, piqué, enchaîné, glavioté, épinglé, malmené, trituré et sodomisé par les objets les plus variés et les moins adaptés à cet effet, le loup découvrit que les trois petites cochonnes, dans leur genre, valaient bien leurs fameux cousins. Il s’attacha à elles et, à genoux, les supplia de l’emmener dans leur maison.
— Je serai votre bonne, dit-il, votre esclave. Le jour je porterai un tablier blanc; la nuit, vous m’enchaînerez au pied de votre lit. Vous pourrez disposer de moi autant que vous le voudrez. Je ne demande rien en échange, que quelques coups par jour, des injures nouvelles et de délicieux crachats sur ma gueule de loup.
Les trois sœurs se concertèrent; au fond, ce que proposait le loup les arrangeait. D’ailleurs, elles s’attachèrent à lui et découvrirent qu’il y avait de grands plaisirs à lui piétiner les flancs avec des talons aiguilles, à le laisser ligoté des heures entières sans boire ni manger, à lui clouer les oreilles et la queue ou à le cravacher devant une assistance de jeunes porcs primés dans des concours de culturisme. Le loup hurlait alors sa jouissance et cela mettait les sens à la fête. Tout le monde en profitait.
Avantage non négligeable, le loup se révéla une parfaite maîtresse de maison. Il faisait la cuisine à la perfection, ne supportait pas le moindre gramme de poussière et repassait les robes comme un professionnel.
Toutefois, il fut décidé qu’afin de préserver sa réputation auprès des enfants, on accrocherait une pancarte à l’entrée du jardin: «attention au grand méchant loup!»
Moi! 🙋🏻♀️🙋🏻♀️🙋🏻♀️ hahaha