Ça te scandalise Quand je te lèche avant que Tu n’aies pris ta douche.
Vous avez sûrement entendu l’anecdote. Napoléon Bonaparte aurait supposément écrit à Joséphine de Beauharnais: «Ne te lave pas, j’arrive», alors qu’il était à huit jours de cheval de la maison. Or, je n’ai jamais vu la lettre en question et je commence à penser qu’il s’agisse d’une légende urbaine née au début des années soixante-dix, en pleine révolution sexuelle.
Ce ne serait qu’en 1970 que cette histoire s’est mise à circuler; avant, on attribuait à d’autres couples célèbres. Voici ce qu’une petite recherche sur Google Books m’a donné:
L'Entente du couple, 1970:
«J'arrive, ne te lave pas...» écrivait Napoléon à Joséphine. Je pense souvent à ce cri de sensualité lorsque je vois ces affiches publicitaires invitant à bannir toute odeur corporelle et à transformer tout corps en fraîche salade.
Des Français: roman, 1970:
...heureuse de briller par un détail qu'elle tenait de Francis, dit que cette négligence avait peut - être un fond aristocratique, puisque Henri IV écrivait à sa maîtresse: «Ne te lave pas, j'arrive.» Ce roi prétendait, du reste, qu'un bon gentilhomme doit avoir «les pieds fumants et l'aisselle suète».
Skin Health and Beauty, 1969:
Baudelaire, who had been vacationing in the south of France, upon deciding to return to Paris telegraphed his mistress, “Ne te lave pas. J'arrive demain.” (Don't wash. I'm coming home tomorrow.)
An American Romance: The Alan Poems, a Journal, 1969:
Was it Baudelaire, to his mistress, sent the wire 'Due back in Paris in three days; don't wash'?
MORALITÉ : quand l’anecdote est trop belle, la plupart du temps elle est fausse. En ce qui me concerne, je vais continuer de la raconter (parce qu’elle est trop bonne), mais en prenant soin de mentionner qu’elle est sûrement apocryphe et qu’il faut la prendre avec un grain de sel – en se bouchant le nez.
Dans le film, la vie est un long fleuve tranquille, la fille dit qu'elle ne se lave plus depuis plusieurs jours pour garder l'odeur de son amoureux baiseur